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Le (1er) marathon, un rendez-vous avec soi-même_ par Sandrine

23 mars 2016 vu 1 355 fois Pas de commentaire

Sandrine au marathon 2016 Run In Marseille 2016

 

Nous nous fixons tous une liste de choses à faire pour avoir l’impression d’avoir bien rempli sa vie.

Pour ma part ce n’était pas de posséder une Rollex mais de faire un marathon avant 50 ans. L’âge approchant (si, si, de près cela commence à bien se voir !), il était temps de s’y mettre. Conforté par le plaisir de préparer et de courir le semi de la Cabro d’or coaché par Séverine, Bernard Balac me convainc qu’il m’est possible d’y parvenir.

De toute façon, une fois inscrite, il faut y aller. Marseille étant le plus proche dans le temps et géographiquement, l’échelle locale m’a paru un bon début avant de songer à New York ou Pékin !

Et là un entraînement digne d’un GI s’est déroulé. Chaque semaine, le plan d’entraînement concocté par Séverine, arrivait par mail le dimanche soir et à chaque ouverture de courrier une mission hebdomadaire que j’acceptais masochistement. A chaque message, la mission augmentait en difficulté, et je l’acceptais toujours, l’attendant même avec impatience. 4 entraînements par semaine, variés au moins on ne s’ennuie jamais. Je faisais mes comptes rendus de mission chaque fois. Et ces sorties longues, de plus en plus longues sur du plat. A Puyricard, la route qui mène au cimetière du Grand Saint Jean est la seule qui corresponde bien à ce critère. Je crois qu’à la 9ème semaine, les arbres me reconnaissaient et me faisaient coucou avec leurs branches.

Le jour « j » approche, on prépare ses vêtements, ses gels et autres gâteaux d’énergie. Tous les amis du Speedy m’encouragent et font part de leurs expériences. Je ne vous remercierais jamais assez, tout ce que vous avez dit m’a servi à un moment donné. Séverine me rassure que le jour « j » je tiendrai grâce à tous ces efforts. Et là le mental travaille à fond, j’ai dû m’imaginer au moins 20 fois franchissant cette ligne d’arrivée, j’y pensais surtout à 8h du matin pendant ma sortie longue le dimanche  sur cette longue ligne droite, avec une bise glaciale de 2° au thermomètre!!

Voici enfin le jour de la course. Départ en bus du Vieux Port à 6h15 pour se rendre aux Goudes. Là il faut avoir du mental car on fait en bus en sens inverse la course (du moins qu’une partie), et cela peut être déroutant. Petit échauffement à l’arrivée, le casque à musique (morceau de Rocky, des Charriots de feu, etc… bref adaptés à la circonstance !) et là on rentre dans une bulle. Et pendant 42,195 km on ne pense qu’à sa course. Moi qui avait gardé des sujets à penser pour m’occuper durant ce long moment (du style des remarques de mon mari qui m’auraient en plus donné la hargne nécessaire à un moment de mou) et bien que nenni. Les 20 km sont passés très vite et tout le reste aussi. Mettre un pied devant l’autre et tenir, donner le meilleur de soi-même.

En plus il faut vraiment avoir du moral car comme on fait deux fois une boucle on a le double affichage, 14km et à côté 29 km et on se dit alors qu’il faut avoir la même pêche au deuxième passage. L’avantage, quand on passe pour les 29 km on anticipe bien et cela permet de bien tenir et de savoir quand arrivent les ravitos car au bout d’un moment, cela devient la seule obsession.

Le public soutient tout le long et à l’arrivée je n’ai pas pu sauter de joie comme je l’ai plus de 20 fois imaginé. Et même que j’ai eu du mal à réaliser que je la franchissais (l’arche avait tendance à reculer). 4h29mn46s : je m’étais fixé 4h30 compte tenu des temps pris par les ravitos et le mur que j’ai eu du 25km au 35km donc contrat bien rempli.

Voilà c’est fait !! Je me promène depuis avec au moins 3l d’endorphine qui me rendent euphorique, douce avec mon mari, généreuse avec mes collègues, compréhensive avec mes enfants. Voilà le remède à la morosité ambiante, faire un marathon, car cette rencontre avec soi-même et ses limites, c’est aussi une rencontre avec les autres et le bonheur de partager cette formidable expérience. Merci au Speedy et à Séverine pour m’avoir permis de réaliser ce grand rêve.