Millau, mon 100km, encore plus dur que difficile_par Eric
Départ a 10h par une température plus qu’agréable d’une quinzaine de degrés, avec mon frère qui lui en est a sa neuvième participation de suite. Nous partons pour une première boucle de 42 km, allure tranquille car ce sera long.
Au 7 eme km premier ravitaillement et les suiveurs à vélo (et donc pour moi la seule et unique ….Christine qui m’a fait se plaisir d’être a mes cotés) vont enfin rejoindre les coureurs. La chaleur commence a se faire sentir!
Toujours l’allure constante, on en garde sous le pied. Tout ce passait bien jusqu’à ce 37 ème km avec je pense un ravito mal géré, mangé et bu beaucoup trop vite certainement, la chaleur aussi, pratiquement 30°degré au soleil! J’ai compris que le coup de barre que j’attendais plus loin dans la course allait arriver beaucoup plus tôt.
Je continue tant bien que mal jusqu’au passage du marathon(4h15) n’osant rien dire a mon frère et a Christine mais les points de coté et la nausée deviennent de plus en plus présents. Au pointage du marathon, peut être le fait de m’arrêter, je suis pris de vertiges et plus aucune sensation: 2 solutions je m’arrête et j’abandonne ou je repart de suite et je marche en attendant que ça passe.
Là je demande à mon frère de ne pas m’attendre…ok il s’éloigne. La tu te dis que les 58 prochains km vont être longs, très longs, durs, très durs. Je suis donc reparti dans cet esprit, en marchant, croisant des gars sur le pont de Millau entrain de vomir, d’autres qui font demi-tour… et moi qui était de plus en plus mal.
Christine étant parti un peu devant avec le frangin je me suis retrouvé seul avec un mental et un physique en berne quand au 45 eme j’ai décidé d’arrêter le cauchemar, au moment de m’asseoir et de vouloir enlever mon dossard elle est apparue et là, tout ceux qui connaissent Christine peuvent imaginer l’engueulade que j’ai reçu et je me suis dis qu’il valait peut être mieux que j’essaie de continuer comme je pouvais.
Je repartis sans un mot et sans un regard non plus d’ailleurs. Mais toujours pas de jambe, impossible de courir, J’ai bu et j’essayais de m’alimenter, j’ai marché toute la montée du viaduc. Arrivé au sommet de la cote cela faisait 8 km que je marchais et nous étions à la mi-parcours seulement!
Arrive enfin la descente et pour la première fois depuis pratiquement 2 heures je recommence a courir, la magie du corps humain et surtout les encouragements de Christine!! (ou éviter une nouvelle avoinée…)
A partir de ce moment j’ai pu recourir dans toute les descentes et les parties plates mais impossible dans les montées beaucoup trop raide et longues pour moi. Ainsi toute la 2 eme partie de la course aura été une succession de bon et moins bon, mais plus aucune défaillance, le seul but étant de finir.
Je prends mon temps a tous les ravitaillements: 65…75…80….85….j’ai mal partout, il fait nuit et les seuls bruit que j’entends c’est Christine qui m’encourage et qui encourage tout le monde d’ailleurs, je pense que beaucoup de coureur se souviendront d’elle tellement elle mettait la pèche à tout ceux que l’on croisait ou qui nous doublaient.
90 eme km et dernière montée vers le viaduc il fait nuit noir, c’est pas la plus longue mais arrivé a ce moment de la course…. enfin la descente 2.5 km et retour sur Millau. maintenant je sais que même en rampant je vais finir.
Et voila 100…..je l’ai fait!!! un moment magique remplie d’émotion.
Bravo a Marc le petit frère
qui finit loin devant moi.
Une expérience unique et splendide.
Merci a Christine d’avoir été comme d’hab…Géniale, merci James et Marie laure de m’avoir soutenus pendant toute la course à travers le tel de Christine. Un grand merci a Sylvie pour tout ce qu’elle m’apporte….dont sa grande patience!
Et surtout Merci a Nordine celui que j’appelle “le magicien oriental“ qui lorsque je suis allé le voir il y a un an, alors que je ne pouvais pratiquement plus courir, a réussi a me remettre sur pied, qui m’a fait passer en moins de 8 mois de 0 a pratiquement 100 km/semaine (vive la kiné chinoise!!!) .
Je ne courais surement plus jamais le 10 km en 37mn ni le semi en 1h21 mais je sais aujourd’hui que je ne suis pas prêt de m’arrêter de courir!
Eric