Foulées Venelloises par Michca
Calme journée
Par une calme journée dominicale, profitant du printemps enfin arrivé, j’avais voulu, ce dimanche 2 juin, faire un petit tour au stade de Venelles. Cherchant la solitude, j’étais parti très tôt, pensant qu’il n’y aurait personne à cette heure-là. Quelle ne fut pas ma surprise de voir une bande d’énergumènes courant dans tous les sens comme une nuée de frelons ! Il y en avait qui soulevaient des barrières. Il y en avait qui déplaçaient des chaises. Il y en avait qui apportaient des tables. Il y en avait qui déroulaient des câbles. Quel raffut, mes amis ! On aurait dit des fourmis besogneuses transportant leurs brindilles. Il y avait des pompiers, des policiers, des gens qui trottinaient dans les allées. Monté sur un podium, un petit moustachu en cheveux blancs donnait des ordres à des types qui, juchés sur une remorque, déchargeaient des cartons.
J’ai pensé que c’était un rassemblement contre la vie chère, une nouvelle manifestation contre le mariage gay ou un meeting de François Hollande ou de Jean-Luc Mélanchon. J’ai rebroussé chemin pour prendre la route qui mène aux tennis mais elle était barrée par une foule d’individus des deux sexes qui, serrés les uns contre les autres, bloquaient le passage. J’allais rebrousser chemin quand j’ai entendu un coup de feu qui m’a fait sursauter. C’était le petit moustachu en cheveux blancs qui, ayant sans doute aperçu une perdrix, tirait en l’air. Aussitôt la foule, effrayée, s’enfuit en courant.
La voie était libre. Je suis revenu de ma randonnée deux heures plus tard. Le stade était toujours occupé et, là-haut sur le podium, le petit moustachu en cheveux blancs tentait de faire un discours que personne n’écoutait. Comme il y avait le maire en cravate et trois vieux sur le podium, j’ai pensé qu’il s’agissait d’une remise de décorations à des vétérans de la guerre d’Algérie.
Ce n’est que dans l’après-midi que le stade a été évacué.
Michel Cahour
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